La fourbure chez le cheval

La fourbure ou pododermatite aiguë diffuse résulte d’une inflammation des lamelles podophylleuses qui constituent l’intérieur du sabot. Votre cheval souffre de ce mal ? Découvrez tout ce qu’il y à savoir à son propos dans cet article.

Description de la fourbure

La fourbure ou pododermatite aiguë diffuse résulte d’une inflammation des lamelles podophylleuses qui constituent l’intérieur du sabot. La circulation sanguine vascularisant les lamelles podophylleuses est réduite, privant ces dernières de nutriments et d’oxygène. La liaison entre les lamelles kéraphylleuses et podophylleuses est alors endommagée rendant la phalange distale instable. Il arrive que le poids du cheval provoque le basculement de la troisième phalange qui s’enfonce alors dans le pied arrachant les artères et les veines sur son passage et traversant dans les cas extrêmes la sole du pied.

Le terme de fourbure aigu avec bascule est utilisé lorsque le flux sanguin est limité de façon importante ou prolongée. Dans ce cas, la face antérieure du sabot se détache progressivement du reste du pied. La fourbure avec effondrement est quant à elle beaucoup plus rare, mais beaucoup plus grave. Toutes les attaches lamellaires sont perdues, la phalange distale s’étant effondrée dans le sabot.

Origine

La fourbure peut avoir des origines multiples, mais se déclare souvent suite à des troubles métaboliques comme le syndrome de Cushing ou le syndrome métabolique équin. Ce dernier fait suite à une alimentation trop riche avec excès d’azote telle qu’observée lors d’une consommation de blé. En effet, une consommation excessive d’hydrates de carbone sous forme d’amidon dans les aliments concentrés (grains) ou la consommation au printemps ou au regain de l’automne d’une herbe de pâture trop riche, source importante de fructanes, sucres complexes, tout comme les altérations circulatoires faisant suite à l’administration de corticostéroïdes peuvent être mises en cause. Une fourbure peut également se déclarer suite à une infection comme un coup de sang (myoglobinurie) ou encore suite à une mise bas sans expulsion totale du placenta. Il s’agit dans ce dernier cas de fourbure de parturition et cela souligne l’importance d’examiner le placenta lors du poulinage et de vérifier son intégrité.

Diagnostic

La fourbure se caractérise par une boiterie : le cheval paraît « raide », il refuse de se déplacer et adopte une posture caractéristique en engageant ses postérieures le plus loin possible sous le corps pour reporter le poids de l’avant main (les antérieurs étant fréquemment les seuls touchés tout du moins en premier) sur l’arrière-main. Lorsqu’il est forcé de se déplacer, le cheval semble « marcher sur des œufs ». Les pieds sont également chauds et le pouls digital, qui peut être senti au niveau des artères digitales situées juste derrière le boulet, présente une augmentation de sa frappe. Ce pouls est alors qualifié de pouls bondissant.

Une dépression du sabot est de plus associée et peut être sentie avec le doigt. Elle se limite à la partie antérieure du bourrelet principal en cas de fourbure aiguë avec bascule et s’étend tout le long du bourrelet principal jusqu’aux talons en cas de fourbure avec effondrement de la troisième phalange.

Traitement

En cas de suspicion de fourbure, le vétérinaire doit immédiatement être appelé. Des bains de pieds d’eau glacée peuvent s’avérer bénéfiques. L’animal doit impérativement être retiré de l’herbe, les aliments riches éliminés et il doit être confiné au box sur une litière propre afin de limiter les mouvements pouvant aggraver les lésions des lamelles par la traction du tendon du fléchisseur profond. Le traitement de la fourbure repose en premier lieu sur l’administration d’AINS afin de lutter contre la douleur et l’inflammation ainsi que sur des soins locaux. La maréchalerie fait également partie intégrante du traitement avec des soins spécifiques visant à soulager l’équidé et à éviter la rotation de la phalange distale. Vous trouverez sur La Sellerie Française le nécessaire en outils pour vous permettre d’affronter ce mal.