Quelques chiffres sur le commerce des chevaux en France
En France, le commerce des chevaux est un secteur assez structuré qui ne laisse aucun cavalier indifférent. Voici quelques chiffres qui caractérisent ce commerce.
Les ventes de chevaux de course : une activité caractérisée par les enchères
Le marché des chevaux de course est globalement structuré par les ventes aux enchères. En effet 10 à 20 % (respectivement pour les trotteurs et les galopeurs) de chaque génération, soit environ 3 000 trotteurs et autant de galopeurs de tous âges y sont présentés chaque année, mais seuls 65 à 75 % d’entre eux y sont effectivement vendus. Ces ventes sont majoritairement organisées par une agence nationale : ARQANA, ainsi que des agences régionales.
Il existe également des courses dites « à réclamer », où les chevaux peuvent être achetés à l’issue de la course par un système d’enchère spécifique à bulletin secret. En 2009, le montant annuel d’enchères était d’environ 75 millions d’euros en galop contre 25 millions en trot. Les prix de vente varient énormément selon le type de produit et de vente et cachent une très forte variabilité. Ainsi, le top price 2011 des ventes ARQANA de Pur-Sang a atteint 1,7 million d’euros pour un yearling vendu à Deauville.
Le marché du cheval de selle : une inadéquation entre l’offre et la demande
Le marché du cheval de selle représente un flux financier annuel d’environ 200 millions d’euros pour 50 000 chevaux et poneys échangés, dont 10 % sont issus d’importations. Soixante pour cent des éleveurs cherchent à produire des chevaux pour le niveau professionnel avec l’espoir de les vendre à prix élevé. En réalité, 70 % des équidés sont acquis pour le loisir et l’instruction, 25 % pour la compétition amateur et seulement 5 % pour la compétition professionnelle. En dehors de ces derniers, les prix d’achat constatés sont en moyenne inférieurs au coût de production : 5 000 € minimum à trois ans. Ce prix est beaucoup plus bas lorsqu’il est question de prendre quelques accessoires d’équitation sur La Sellerie Française .
En caricaturant, on peut considérer que trois grands types de chevaux sont disponibles sur le marché : les chevaux d’élite, relativement chers et produits pour la compétition, les chevaux sans origines ou réformés des courses, très peu chers, mais généralement peu recherchés, les chevaux de sport non retenus pour le sport de haut niveau, déclassés et vendus à perte.
Ces chevaux ne sont généralement pas adaptés à l’utilisation de loisir. À ces trois grands types de chevaux s’ajoutent des chevaux de particuliers, de tous âges et de tous niveaux, travaillés ou non, à des prix très variables, parfois très inférieurs au prix du marché, ce qui crée une concurrence importante vis-à-vis des éleveurs et tire les prix vers le bas. Cette inadéquation entre l’offre des producteurs et les besoins des utilisateurs est caractéristique du secteur.
Une pression de plus en plus forte de la concurrence internationale
En 2010, 10 328 chevaux ont été importés, dont presque la moitié de chevaux de selle, 35 % de chevaux de course et 15 % de poneys. En dix ans ces chiffres ont été multipliés par cinq pour les chevaux de selle et dix pour les poneys, mais uniquement par 1,4 pour les chevaux de course. Les équidés de selle importés appartiennent à plus de 25 races différentes : le pure race espagnole arrivant en tête, suivi du KWPN puis du poney shetland.
Si les chevaux achetés pour les compétitions de dressage semblent être en moyenne meilleurs que les chevaux français, les chevaux importés pour le saut d’obstacles ne le sont pas forcément. En revanche, ceux importés pour le loisir, bien que généralement plus cher que les chevaux français, appartiennent à des races spécifiquement orientées loisirs ou présentant des caractéristiques physiques spécifiques.
Si l’importation de chevaux de dressage et de loisir peut s’expliquer par une faible production française de ces chevaux, l’importation de chevaux de saut d’obstacles met en évidence la forte concurrence internationale et une meilleure organisation des circuits de commercialisation étrangers.
Un certain nombre de cavaliers de loisir et de compétition sont donc prêts à acheter à l’étranger un cheval correspondant aux caractéristiques qu’ils recherchent et qu’ils ne trouvent pas sur le marché français.