Faire maigrir son cheval

Faire maigrir son cheval est important dans certains cas. Risques de fourbures et d’apparition de certaines maladies… Le surpoids doit être rapidement pris en charge pour ne pas mettre la santé du cheval en danger. Si certaines races sont prédisposées en raison de leur rusticité, le même protocole s’applique à tous les chevaux et permet d’agir efficacement. Voici quelques règles d’or à respecter.

Pourquoi surveiller l’état corporel de son cheval ?

La physiologie digestive des équidés est adaptée à un régime pauvre en énergie et riche en fibres. À l’état sauvage, les chevaux broutent de l’herbe par petites quantités tout au long de la journée (15 h/jour).

En les sédentarisant, la domestication a considérablement influé sur leur comportement alimentaire. Un espace réduit, avec accès à de la nourriture de trop bonne qualité et/ou en quantité ainsi que le manque d’exercice favorisent la prise de poids. Or, le surpoids est très mauvais pour la santé générale du cheval. C’est un facteur de risques pouvant entraîner l’apparition de certaines maladies : fourbure, insulino-résistance, syndrome métabolique équin (SME), maladies cardio-vasculaires, ostéochondroses chez le jeune cheval, coliques, baisse de fertilité…

Proscrire les concentrés pour faire maigrir son cheval 

Les chevaux gras, surtout ceux qui se dépensent peu, n’ont pas besoin d’énergie. L’apport de compléments énergétiques pour ces catégories d’équidés est donc inutile. Pour les chevaux à besoins plus élevés (croissance/gestation/lactation/sport) ayant de l’embonpoint, un réajustement de l’apport de concentrés est nécessaire. En revanche, l’apport d’un aliment minéral vitaminé (AMV) et d’une pierre à sel ne doit pas être négligé, pour rééquilibrer l’éventuel déficit des fourrages. Vous trouverez certains aliments adaptés à l’amaigrissement du cheval sur La Sellerie Française. 

Distribuer des fourrages riches en fibres.

Une alimentation à base de fourrages fibreux pauvres en énergie (sucres/amidon) est la clé d’un régime efficace pour faire maigrir son cheval. Plus le stade de maturité de l’herbe est avancé, plus elle est fibreuse et moins sa valeur nutritive (teneur en sucres/protéines) est élevée. Privilégiez donc un apport quotidien de foins récoltés tardivement au stade épiaison (mi-juin/juillet) à hauteur de 1,0 -1,5 % du poids vif du cheval (en kg de matière sèche).

Maîtriser l’accès au pâturage

L’objectif est de limiter l’ingestion d’herbe fraîche, notamment au printemps et en automne, périodes où la jeune herbe est très riche. Pour cela, le cheval en surpoids doit être maintenu dans un paddock dénudé ou avec peu d’herbe. Plusieurs solutions sont possibles : limitez le pâturage de surfaces au stade feuillu (5-15cm) où l’herbe est trop riche. Déplacez par exemple l’espace alloué au cheval avec un fil, en offrant une surface d’herbe fraîche réduite chaque jour. Faites pâturer des surfaces à un stade végétatif avancé (herbe plus fibreuse, donc moins riche). Faites pâturer des surfaces surpâturées. Faites passer les chevaux en surpoids derrière des chevaux à besoins plus élevés ou d’autres animaux. Le cheval sera alors obligé de « gratter » les refus, herbes hautes à un stade végétatif avancé, riches en cellulose et pauvres en sucres/protéines.

Ralentir l’ingestion 

Utilisez des équipements comme les slowfeeders, filets à foin, muselières… et fractionnez la distribution des fourrages dans la journée pour favoriser la mastication, l’insalivation et donc une bonne digestion.

Faire faire de l’exercice

Le cheval obèse peine à l’exercice, car il manque de condition physique, pas d’énergie ! Il a donc besoin d’une activité physique, certes modérée et adaptée, mais régulière pour retrouver sa forme.

S’adapter aux saisons

Au printemps et à l’automne, faites attention à la richesse de l’herbe et aux quantités offertes. Aborder l’hiver comme le cheval le ferait dans la nature, c’est-à-dire sans couverture. Le froid lui fera naturellement brûler des graisses, donc maigrir. Pensez à limiter/retarder la complémentation en foin au début de l’hiver.