Travailler le dos du cheval dans le bon sens

 Au-delà de porter le poids du cavalier, le dos du cheval est un véritable « pont » qui permet la transmission du mouvement de l’arrière vers l’avant-main. C’est grâce à lui que tout se met à fonctionner… ou à bloquer ! Un travail dans le respect du dos de sa monture devrait donc être la priorité de tout cavalier. Comment faire alors pour travailler dans le bon sens ?

Le dos du cheval, comment ça fonctionne ?

La colonne vertébrale (rachis) du cheval est composée de : 7 vertèbres cervicales, 18 vertèbres dorsales/thoraciques, 6 vertèbres lombaires, 5 vertèbres sacrées et 15 à 21 vertèbres coccygiennes/caudales. L’ensemble des vertèbres sont reliées entre elles via des disques intervertébraux, des articulations, des ligaments et des muscles.

Les 9-10 premières vertèbres thoraciques, formant la base anatomique du garrot, ont la particularité d’avoir de très longs processus épineux. Une caractéristique anatomique importante à prendre en considération en équitation… En effet, le cheval souffre probablement du dos depuis l’époque où l’homme est monté dessus.

Tout le poids du cavalier est supporté par sa colonne vertébrale. Lorsqu’un cavalier se pose sur son dos, vous aurez observé qu’un cheval peu habitué à être monté (poulain au débourrage) ou habitué à être mal monté a tendance à remonter son encolure tout en creusant son dos.

Or, en se relevant, l’encolure a pour effet de détendre les ligaments nucal et supra-épineux qui relient les processus épineux entre eux (extension cervico-thoracique). Cela dit, les processus épineux convergent et leurs extrémités (les apophyses épineuses) viennent se frotter les unes contre les autres. Les déformations de l’axe vertébral sont la cause de fragilités, de douleurs et/ou de problèmes divers.

À l’usure, si le cheval continue d’être travaillé dans ce sens, ces déformations entraînent immanquablement des réactions en chaîne qui dépassent quelquefois les pathologies dorsales (certains syndromes naviculaires, problèmes de propulsion, problèmes digestifs…).

Étirer le dos de son cheval sans contact permanent avec la bouche

Pour travailler le dos de votre cheval dans le bon sens, recherchez une attitude proche de l’état naturel de décontraction en liberté. Privilégiez le réchauffement musculaire et l’obéissance aux aides les plus simples et les plus compréhensibles.

Votre cheval apprendra à se déplacer sous votre selle sans les interventions permanentes et intempestives de vos mains. Tenez vos rênes tendues, mais avec le moins de contact possible, en conservant vos mains toujours légèrement au-dessus de la bouche. Laissez votre cheval mettre sa tête où il veut. Pour obtenir des rênes qui n’indisposent pas le cheval, faites un tour chez La Sellerie Française.

Pour équilibrer, tourner, ralentir ou arrêter, agissez avec vos mains, puis cédez complètement sur des rênes flottantes pour autoriser l’étirement maximum de votre cheval. Dès que votre cheval amorce un étirement, caressez-le, montrez-lui que vous êtes satisfait.

Une fois les mouvements d’étirement bien amorcés, demandez à votre cheval d’augmenter sa vitesse (sans déséquilibre) et son activité vers des allures moyennes, voire allongées.

Vous obtiendrez une véritable tension de la ligne du dessus, c’est-à-dire un cheval qui se déplace avec son dos. Pratiquez cet exercice d’abord au pas et au trot, puis au galop, surtout avec les chevaux chauds.

Vous retrouverez à l’issue de ce travail (c’est une question de temps) un cheval qui salive et décontracte sa mâchoire naturellement, et ce, sans l’intervention directe de votre main. Vous avez libéré votre cheval de la contrainte de votre main. Vous vous déplacerez à des allures qui auront gagné en régularité, en amplitude et en activité.