Équitation et dressage

En matière d’éducation équestre, il est important de préciser sur quelles bases pratiques former le cavalier et dresser le cheval. La Guérinière, le « Père de l’équitation française », ne sépare pas l’éducation du cheval de l’instruction du cavalier, tant elles lui semblent imbriquées. Que retenir alors du mariage « équitation et dressage » ?


Équitation et dressage, ce qu’en pense Gustave Le Bon le philosophe de l’équitation

Si l’on en croit Gustave Le Bon, ce philosophe de l’équitation, dans les régiments de la cavalerie anglaise tous les hommes sans exception devaient dresser eux-mêmes leurs propres chevaux et les mener jusqu’à la haute école ! C’est là, assurément, la meilleure des formations, mais ce qui était possible au XVIIIe siècle ou dans une armée de métier n’est qu’exceptionnellement praticable dans les conditions de la vie moderne, ne serait-ce qu’en raison du manque d’instructeurs. Est-ce à dire qu’il faille, par nécessité ou par choix, séparer l’équitation du dressage, le monde équestre étant divisé en écuyers et dresseurs de chevaux, d’une part, en une majorité de pratiquants, de l’autre ?

À cela, Le Bon répond : « Par le seul fait d’être sur un cheval, on fait inconsciemment du dressage ou du dé dressage. » Le cavalier du dimanche qui suit fidèlement le cheval qui le précède et serait bien empêché de s’éloigner de ses compagnons apprend peut-être, et dans une mesure modeste, à « monter à cheval pour lui-même », mais il est certainement plus près du dé-dressage que du dressage !

En revanche, celui qui, tout en étant moyennement doué sans plus, monte le plus de chevaux possibles, travaille, réfléchit, compare et s’efforce de mettre en pratique ce qu’il a appris en théorie se livrera, d’abord inconsciemment, puis consciemment, à un début de dressage. 


Équitation et dressage, difficiles à dissocier chez le cavalier

Équitation et dressage sont toujours confondus chez le cavalier possédant une certaine expérience. Les progrès récompenseront des connaissances qu’il nourrira de son travail, étant entendu qu’il possédera, à la base, des principes sains. Si, avec de l’assiette, puis une position correcte, il recherche avant tout l’impulsion chez un cheval, et que celui-ci obéit exclusivement à des aides justes : alors, mais alors seulement, il pourra commencer à chercher à régler ses allures, à l’assouplir, à le placer, à modifier un équilibre défectueux.

S’il y parvient correctement, déjà, pour lui, équitation et dressage commenceront à se confondre. Il connaîtra sans nul doute des déceptions et des échecs, mais le travail et la persévérance paient, sans même qu’il s’y attende, et il en ressentira comme une joie, ses moindres progrès lui donneront l’envie d’en accomplir davantage. 

Il est sur la bonne voie pour devenir vraiment un « cavalier » et, peut-être, deviendra-t-il un jour un « écuyer ». 


L’équitation, une science ou un art ?

On a discuté de savoir si l’équitation était une science ou un art. En fait, elle participe des deux. Les connaissances, plus tard la science, appuyée sur l’expérience et la pratique, sont indispensable à qui veut tirer parti d’un cheval en toutes circonstances ; la finesse du tact, l’intuition dans le choix des moyens, la rapidité, l’exactitude, la discrète perfection des actions sous-entendent la science, mais relèvent de l’art. Ici, on entre dans le domaine exceptionnel auquel accèdent seuls quelques rares privilégiés, car « tout le monde ne peut aller à Corinthe » !

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