Le débourrage

L’une des premières étapes de la collaboration entre le cheval et l’homme, c’est le débourrage. Il s’agit d’une étape durant laquelle le cheval va apprendre à collaborer avec l’homme. Par contre, ce n’est pas un processus aussi simple que ça pourrait en avoir l’air. Qu’est-ce que le débourrage ? On en parle dans cet article.

Le débourrage : qu’est-ce que c’est ?

« Travailler » est une activité sociale humaine que les animaux partagent avec l’humanité depuis le néolithique. « Travailler », c’est investir son corps biologique, mais aussi son psychisme (Christophe Dejours, 2003). Une étude de Jocelyne Porcher (Inra) a démontré que les animaux domestiques sont capables de prendre des initiatives pour coopérer à la tâche (Porcher, Lainé et Estebanez, 2016).

Pour le jeune cheval, le moment du débourrage est un moment de rupture avec le milieu connu de l’élevage pour entrer dans une nouvelle vie. Il devra se confronter à 3 nouveaux enjeux : rompre avec le monde de l’enfance, certains éleveurs définissent le débourrage comme un deuxième sevrage ; faire de nouveaux apprentissages ; gérer de nouvelles relations avec l’humain.

C’est pour cette raison qu’un débourrage réussi consiste en la construction d’un mode de communication cohérent et stable entre son cheval et soi.

Débourrer un jeune cheval, c’est lui présenter des situations réelles de travail en décomposant le plus possible les apprentissages pour s’assurer que le cheval est capable de réussir l’exercice, sans pour autant aplanir les difficultés réelles auxquelles il devra faire face tout au long de sa carrière. Le débourrage c’est aussi habituer le cheval aux accessoires qui lui seront utiles à l’instar du couvre rein, du tapis d’équitation… et d’autres articles disponibles sur La Sellerie Française

En revanche, entrer dans le travail relève aussi d’un investissement affectif dans la situation d’apprentissage. La responsabilité de l’éducateur est de construire une relation bienveillante avec le jeune cheval qui est dans une situation similaire à un apprenti humain, c’est-à-dire un travailleur accompagné.

Les fondamentaux du débourrage

Monter ou atteler est une finalité. Il existe entre ces deux finalités des principes de base communs. Le trait commun, c’est le travail rapproché. Pour monter ou pour atteler, rien ne doit être entrepris avec le jeune cheval sans passer par le travail à pied. Ce travail à pied nécessite toujours, quelle que soit la discipline, cohérence et détermination. Ces principes communs se retrouvent dans l’usage du regard, de la voix, de la position et du toucher.

Les moyens employés lors du débourrage

La position

Lors du travail à pied, il doit y avoir rapprochement des corps entre l’humain et le cheval, c’est-à-dire une proximité entre les deux partenaires, soit dans une posture de face-à-face, soit dans une posture de côte à côte.

La main

La proximité entre le corps de l’homme et celui du cheval permettra à la main d’agir, c’est-à-dire de toucher le cheval et de préparer la relation main-bouche.

La voix

La voix oriente les actions, elle rassure et elle sanctionne. 

L’attitude de l’humain face au jeune cheval lors du débourrage

Le cavalier doit s’engager dans la relation par son regard, par sa voix et son toucher. Nicolas Blondeau l’illustre bien par la phrase : « Sans âme, la voix n’est rien qu’un son ».

Cohérence et détermination

Le cheval doit sentir la volonté de l’humain de l’accompagner avec toute sa conviction dans l’aboutissement de la tâche. La force de l’humain, c’est la détermination, et la douceur de l’humain, c’est la cohérence.

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